Si nous poussons le raisonnement comme il se doit, sur
l’horizon de l’honnêteté intellectuelle, il apparaît que le principe moteur de
toute existence, la force sous-jacente à la vie, est généré par une matrice qui
trouve son origine en dehors des frontières de notre réalité. En 1922, Niels
Bohr, prix Nobel de physique précisait : « Toutes les choses que nous appelons réelles sont faites de choses qui
ne peuvent pas être considérées comme réelles ». Puisque l’Esprit
matriciel est en dehors du champ sensible et mesurable, comment est-il
possible de percevoir sa substance dans le monde accessible aux hommes ?
~
Si cette Force créatrice est la cause d’effets
tangibles, sa signature doit obligatoirement être observable dans la nature. Il
est donc possible d’entrevoir les mécanismes de cette matrice en endossant la mentalité d’un curieux insatiable
; c’est-à-dire en ouvrant grand les yeux. Dans cette volonté, la spécialisation
dans un domaine ou dans un autre serait une grave erreur, le Philosophe de la nature doit
ouvrir le champ des possibles à tous les domaines scientifiques, de
l’astronomie à la minéralogie ; soit, en d’autres termes, à tous les phénomènes
visibles entre le ciel et la terre. L’empreinte de La Force doit être
présente partout, et comme le suggère la table d’émeraude, dans l’infiniment
grand comme dans l’infiniment petit. Le travail consiste à relever ses traces
puis à trouver les analogies qui les lient.
C’est en œuvrant à cette tâche que le mathématicien
Léonard Fibonacci remarqua au XIIIème siècle après l’ère chrétienne
qu’une suite arithmétique était liée à la croissance dans le monde
biologique. Dans la progression de cette
suite, chaque nouveau nombre est la somme des deux autres qui le précédent,
soit 0, 1, 1, 2, 3,
5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144…
et ainsi de suite. Plus les nombres deviennent élevés, plus le rapport entre un
nombre et celui qui le précède tend vers une constante mathématique d’une
valeur de 1,618. Ce rapport de proportion était défini par le grec Euclide, père
de la géométrie né au IVème siècle avant la naissance du prophète
Jésus, comme le partage d’un segment entre extrême et moyenne raison. Ce
rapport se répète invariablement dans toutes les créations de la nature, où la phyllotaxie
du monde végétal est sans doute l’exemple le plus explicite.
On observe ainsi des arrangements spiralés de cette
matrice numérique dans les fleurs, le chou romanesco et la pomme de pin, mais
aussi dans la coquille des nautiles et des gastéropodes. Ces analogies sont
tout à fait stupéfiantes parce qu’elles ne se limitent pas à ces quelques
exemples, elles trouvent un écho universel dans les 3 règnes du monde vivant (minéral, végétal,
animal). La nature fait de la géométrie, automatiquement, sans équerre ni
compas. La nature n’a pas besoin de plan, elle est le plan. Son architecture,
surtout lorsqu’elle s’exprime de manière hélicoïdale (hélicoïdale, hélice ont
la même racine étymologique que Hélios
; le neter solaire grec) et logarithmique, est
tout simplement éblouissante. Je ne comprendrais jamais pourquoi la plupart
d’entre nous restent encore stoïques devant tant de beauté et d’élégance ? N’avez-vous
pas d’yeux pour voir ?
De nos jours, le rapport égal à 1,618 est plus connu sous
l’appellation du nombre d’or, il fut popularisé par Matila
Ghyka au XXème siècle et résulte d’un
croisement entre la sémantique et la mystique. L’étymologie du mot or vient de aor, aour ou our dans les langues sémitiques et se traduit par La Lumière. Lorsqu’on se souvient du prologue de Saint-Jean où il
est dit : « Le Verbe était dieu (…) Le Verbe
était la vraie Lumière », la corrélation entre Dieu, Le Verbe, La
Lumière et le nombre d’or devient plus qu’évidente pour le raisonnement
synonymique et la pensée alchimique. Si vous cherchiez une preuve concrète de
l’existence de Dieu, le nombre d’or donnerait à votre argumentation une
dimension factuelle qu’il serait difficile de réfuter. D’autant plus que le
symbole grec du nombre d’or : Φ, définissait chez les premiers adorateurs du Christ : La Force de Dieu, la Volonté (le Telesme de la table d’émeraude) ou le principe de
concentration de l’Esprit dans la matière.
La signature de Φ se manifeste aussi dans l’anatomie humaine. Parmi la
multitude d’exemples que nous pourrions citer, le cas du nombril est le plus
significatif. En effet, sachant que le mot Nombril
est l’homologue phonétique de nombreel, les Cabalistes le décomposeraient en nombre et el pour en trouver la substantifique moelle. Comme el est le nom de Dieu donné par les
Sémites, ce point, si spécial au regard de l’homme de Vitruve, est la
révélation physique du nombre de Dieu dans les proportions du corps humain.
D’une part, c’est à partir de là que l’énergie nourricière de la mère nous fut
insufflée, et d’autre part, et c’est en cela qu’il nous intéresse ici, il
divise, en moyenne, la distance entre les pieds et la tête par le rapport du
nombre d’or. Le vers 1:27 de la genèse qui déclare que
« l’homme a été bâti à l’image de Dieu » n’est
donc pas une parabole, il doit être compris de manière littérale, au premier
degré.
Le dictionnaire Larousse nous explique que Φ [ phi ] est la 21ème lettre de l'alphabet grec (21=3x7), correspondant, en grec ancien, à un [ p ]
aspiré et, en grec moderne, à un [ f ]. Il est transposé par [
ph ] dans les mots français issus du grec. La première syllabe des
mots Philosophie, physique, phyllotaxie, firmament, Force et Feu souligne le rapport intime que ces mots entretiennent avec le
nombre d’or. L’étymologie est une science à manier avec le plus grand sérieux
parce que, comme vous avez pu vous en rendre compte précédemment, les clefs
d’investigations qu’offre cet outil sont inégalables.
Même si la transmutation métallique semble être une
réalité d’après le témoignage d’Irénée Philalèthe (1628-1665), faire
de l’or pour s’enrichir n’a jamais été la finalité de l’alchimie. Là encore,
beaucoup se sont fourvoyés à ne pas comprendre les écritures Cabalistiques.
Séparer le pur de l’impur, c’est passer d’une matière vile à une matière
rectifiée. Plus les arrangements moléculaires deviennent simples et ordonnés,
plus la matière et la source
matricielle tendent graduellement vers la réunification, vers l’unité. La
matière se purifie dans une révolution inverse à la chute Luciférienne (Lucifer est le porteur de Lumière en latin. Lucifer apparaît pour la première fois
dans la mythologie grecque où il est le gardien des chevaux du dieu solaire
Apollon), d’où le concept de l’éternel retour Nietzschéen. La fameuse
immortalité, sur laquelle les rêveurs fantasment tant, n’est peut-être
finalement que la recherche de l’éternité, de l’immobilité absolue, là où
l’éternel se repose, au plus près de l’unité. Le royaume de la science des
adeptes est donc, par définition, en dehors du temps et de l’espace. Contrairement
à la science moderne qui se préoccupe exclusivement de la matière, l’alchimie,
la magie et l’astrologie se polarisent directement sur la matrice et les lois
naturelles de l’invisible qui l’anime.
L’astrologie permet de jauger les variations énergétiques
du Feu céleste. L’alchimie est la
manifestation de ce Feu dans les
organismes, a priori, inanimés (les minéraux et les plantes) et la magie
dans les organismes animés (les êtres humains et les animaux). Le mage a
toujours eu une parfaite maîtrise du Feu
cosmique, cette Force qu’il fait
transiter à travers son corps, afin de la moduler, puis de la rediriger suivant
l’utilisation qu’il voulait en faire. Soit à des fins positives si l’amour de
Dieu remplissait son cœur (magie blanche), soit pour semer la division et la
destruction s’il s’était laissé séduire par le côté obscur (magie noire).
Si nous poussons le raisonnement comme il se doit, sur
l’horizon de l’honnêteté intellectuelle, il apparaît que le principe moteur de
toute existence, la force sous-jacente à la vie, est généré par une matrice qui
trouve son origine en dehors des frontières de notre réalité. En 1922, Niels
Bohr, prix Nobel de physique précisait : « Toutes les choses que nous appelons réelles sont faites de choses qui
ne peuvent pas être considérées comme réelles ». Puisque cette l’Esprit
matriciel est en dehors du champ sensible et mesurable, comment est-il
possible de percevoir sa substance dans le monde accessible aux hommes ?
~
Si cette Force créatrice est la cause d’effets
tangibles, sa signature doit obligatoirement être observable dans la nature. Il
est donc possible d’entrevoir les mécanismes de cette matrice en endossant la mentalité d’un curieux insatiable
; c’est-à-dire en ouvrant grand les yeux. Dans cette volonté, la spécialisation
dans un domaine ou dans un autre serait une grave erreur, le Philosophe de la nature doit
ouvrir le champ des possibles à tous les domaines scientifiques, de
l’astronomie à la minéralogie ; soit, en d’autres termes, à tous les phénomènes
visibles entre le ciel et la terre. L’empreinte de La Force doit être
présente partout, et comme le suggère la table d’émeraude, dans l’infiniment
grand comme dans l’infiniment petit. Le travail consiste à relever ses traces
puis à trouver les analogies qui les lient.
C’est en œuvrant à cette tâche que le mathématicien
Léonard Fibonacci remarqua au XIIIème siècle après l’ère chrétienne
qu’une suite arithmétique était liée à la croissance dans le monde
biologique. Dans la progression de cette
suite, chaque nouveau nombre est la somme des deux autres qui le précédent,
soit 0, 1, 1, 2, 3,
5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144…
et ainsi de suite. Plus les nombres deviennent élevés, plus le rapport entre un
nombre et celui qui le précède tend vers une constante mathématique d’une
valeur de 1,618. Ce rapport de proportion était défini par le grec Euclide, père
de la géométrie né au IVème siècle avant la naissance du prophète
Jésus, comme le partage d’un segment entre extrême et moyenne raison. Ce
rapport se répète invariablement dans toutes les créations de la nature, où la phyllotaxie
du monde végétal est sans doute l’exemple le plus explicite.
On observe ainsi des arrangements spiralés de cette
matrice numérique dans les fleurs, le chou romanesco et la pomme de pin, mais
aussi dans la coquille des nautiles et des gastéropodes. Ces analogies sont
tout à fait stupéfiantes parce qu’elles ne se limitent pas à ces quelques
exemples, elles trouvent un écho universel dans les 3 règnes du monde vivant (minéral, végétal,
animal). La nature fait de la géométrie, automatiquement, sans équerre ni
compas. La nature n’a pas besoin de plan, elle est le plan. Son architecture,
surtout lorsqu’elle s’exprime de manière hélicoïdale (hélicoïdale, hélice ont
la même racine étymologique que Hélios
; le neter solaire grec) et logarithmique, est
tout simplement éblouissante. Je ne comprendrais jamais pourquoi la plupart
d’entre nous restent encore stoïques devant tant de beauté et d’élégance ? N’avez-vous
pas d’yeux pour voir ?
De nos jours, le rapport égal à 1,618 est plus connu sous
l’appellation du nombre d’or, il fut popularisé par Matila
Ghyka au XXème siècle et résulte d’un
croisement entre la sémantique et la mystique. L’étymologie du mot or vient de aor, aour ou our dans les langues sémitiques et se traduit par La Lumière. Lorsqu’on se souvient du prologue de Saint-Jean où il
est dit : « Le Verbe était dieu (…) Le Verbe
était la vraie Lumière », la corrélation entre Dieu, Le Verbe, La
Lumière et le nombre d’or devient plus qu’évidente pour le raisonnement
synonymique et la pensée alchimique. Si vous cherchiez une preuve concrète de
l’existence de Dieu, le nombre d’or donnerait à votre argumentation une
dimension factuelle qu’il serait difficile de réfuter. D’autant plus que le
symbole grec du nombre d’or : Φ, définissait chez les premiers adorateurs du Christ : La Force de Dieu, la Volonté (le Telesme de la table d’émeraude) ou le principe de
concentration de l’Esprit dans la matière.
La signature de Φ se manifeste aussi dans l’anatomie humaine. Parmi la
multitude d’exemples que nous pourrions citer, le cas du nombril est le plus
significatif. En effet, sachant que le mot Nombril
est l’homologue phonétique de nombreel, les Cabalistes le décomposeraient en nombre et el pour en trouver la substantifique moelle. Comme el est le nom de Dieu donné par les
Sémites, ce point, si spécial au regard de l’homme de Vitruve, est la
révélation physique du nombre de Dieu dans les proportions du corps humain.
D’une part, c’est à partir de là que l’énergie nourricière de la mère nous fut
insufflée, et d’autre part, et c’est en cela qu’il nous intéresse ici, il
divise, en moyenne, la distance entre les pieds et la tête par le rapport du
nombre d’or. Le vers 1:27 de la genèse qui déclare que
« l’homme a été bâti à l’image de Dieu » n’est
donc pas une parabole, il doit être compris de manière littérale, au premier
degré.
Le dictionnaire Larousse nous explique que Φ [ phi ] est la 21ème lettre de l'alphabet grec (21=3x7), correspondant, en grec ancien, à un [ p ]
aspiré et, en grec moderne, à un [ f ]. Il est transposé par [
ph ] dans les mots français issus du grec. La première syllabe des
mots Philosophie, physique, phyllotaxie, firmament, Force et Feu souligne le rapport intime que ces mots entretiennent avec le
nombre d’or. L’étymologie est une science à manier avec le plus grand sérieux
parce que, comme vous avez pu vous en rendre compte précédemment, les clefs
d’investigations qu’offre cet outil sont inégalables.
Devant toutes ces sympathies, il me semble peu
présomptueux d’affirmer que Φ, véritable pivot tourbillonnant de l’harmonie
universelle, est l’empreinte organique d’une Matrice Créatrice dont la structure est assujettie aux lois de la
géométrie et de l’arithmétique. Platon l’avait très bien compris puisqu’il
déclara : « Dieu, toujours, fait de
la géométrie » et « La géométrie
attire l'âme vers la vérité, et forme l'Esprit Philosophique, en forçant l'âme
à porter en haut ses regards, au lieu de les abaisser. »
Les historiens racontent que le nombre d’or fut baptisé phi en l’honneur du sculpteur Phidias (480-430 av. JC),
célèbre pour avoir participé à la construction du Panthéon d’Athènes, où le
rapport si précieux est exalté dans les proportions de sa façade. Devons-nous
être estomaqué que le nombre d’or fût donc déjà utilisé cinq siècles avant
l’ère chrétienne chez les architectes grecs, mais aussi, d’après les travaux de
René Adolphe Schwaller de Lubicz
(1887-1961), chez
leurs confrères égyptiens ? Nous ne le pensons pas, car tous les Artistes
dignes de ce nom ont toujours fait résonner leurs œuvres avec cette signature. Dans
leur désir de singer la nature (à entendre saint
G, où G est une présentation graphique de la spirale), ils en firent le
canon de la beauté. À chaque fois que Φ est utilisé, c’est un hommage syncrétique à la nature et
au créateur qui est célébré. Depuis les grandioses pyramides du plateau de
Gizeh jusqu’aux peintures abstraites de Kandinsky, Φ a toujours été l’apanage du génie Artistique et la
marque d’une relation symbiotique avec l’univers. Cette forme d’expression est
assurément née d’une nécessité, celle de révéler et de glorifier dans le monde
matériel l’intelligence de la création divine.
~
N’en déplaise à nos contemporains, l’Art d’avant le XXème
siècle n’avait rien en commun avec celui qui nous est proposé depuis. Le mot
“art” est devenu, malgré lui, un terme fourre-tout dans lequel n’importe quel
délire plastique peut trouver sa place. Il suffit de fréquenter les galléries
pour prendre conscience que l’art est devenu une mascarade intellectuelle et
une pollution visuelle sur laquelle des charlatans essayent de faire leur
fortune. Déjà en 1973, Jean Phaure décrivait ce
courant avec l’objectivité qu’il méritait : «
l'art moderne est une magie noire, parfois au sens le plus opératif du terme,
et a pour fonction eschatologique, comme la psychanalyse, de replacer dans le
champ de notre conscience notre infra-psychisme peuplé de tous les résidus
psychiques et démoniaques qui avaient dans les phases précédentes du Cycle été
contenus dans ces caves par l'art sacré, les religions et la connaissance
initiatique ». Nul besoin de s’affranchir d’un doctorat en histoire de
l’art pour s’apercevoir que la créativité est, en comparaison avec les
réalisations de notre passé, la victime d’un processus de destruction
commandité. En effet, comment peut-on mettre sur le même piédestal les tableaux
de Jackson Pollock ou de Pablo Picasso avec ceux de Michel-Ange, de Raphaël
ou de Botticelli ? Malheureusement pour notre éveil et notre bien-être, cette
forme imposée de terrorisme intellectuel ne se limite pas aux frontières de
l’Art, mais pourri tous les piliers sur lesquels reposent l’affranchissement
d’une société saine et équilibrée.
À cela, il faut ajouter que la créativité d’une personne
ne fait pas obligatoirement d’elle un Artiste. Les maîtres sont formels et sont
toujours là pour en témoigner ; on ne devient pas Artiste du jour au lendemain,
perfectionner son Art demande beaucoup de travail et une ascèse spirituelle de
tous les instants. Sans être passé par la purification et la rectification de
son âme – faire preuve de sainteté – il est pratiquement impossible de recevoir
l’inspiration divine, de résonner avec La Force et ne faire qu’un avec la grâce de sa quintessence. Léonard de Vinci (1452-1519) enfonce
le clou un peu plus profond et démonte les qualifications de soi un peu trop hâtives
: « L'artiste, sans cesse occupé à
contempler la création, rend au créateur un perpétuel hommage. Notre étude si
patiente de l'œuvre divine, demande plus d'efforts que de chanter matines ».
L’Art induit une relation fusionnelle avec le sacré et en
ce sens, il se doit d’être un reflet de l’espace divin. Afin d’y parvenir,
chaque détail doit être mûrement réfléchi, mesuré et pesé, absolument aucun
élément ne peut être le fruit du hasard et comme le soulignait Jean Phaure, ce type de travail est aux antipodes de l’art
spontané. Les proportions arithmétiques et les tracés géométriques régulateurs
organisent une composition harmonieuse et résonnante. Le choix des couleurs
s’accorde au symbolisme des figures et des volumes. Les archétypes
mythologiques et religieux se mêlent aux références Cabalistiques en tout genre.
Et bien sûr, ne jamais oublier de se souvenir du caractère Hermétique de la
forme, c’est-à-dire, comme le stipule l’adage de la tradition ; montrer,
signifier, et cacher… Tout à la fois. La divinité ne parle pas… Elle signifie,
elle suggère !
Souvent considérée comme la pierre angulaire de tous les
Arts, l’architecture occupe une place privilégiée dans la relation qu’elle
entretient avec les éléments naturels. La synchronisation entre les propriétés
d’un temple et les cycles cosmiques a toujours été un des secrets les mieux
gardés par les hautes sphères initiatiques des castes sacerdotales. C’est dans
la résolution de la quadrature du cercle que la bâtisse est élevée vers le
sacré et fait valoir sa fonction opérative en conjuguant les énergies célestes
et terrestres en son sein. Lorsqu’un temple est construit dans les règles de
l’Art, sa forme géométrique donne à l’espace son orientation, et comme une
aiguille le ferait sur un cadran solaire, elle donne aussi la mesure du temps.
En cela, la connaissance scientifique des cycles élève l’Architecte au rang des
initiés et dans sa finalité, il ne peut pas en être autrement.
Tristement, peu comprennent véritablement les systèmes de
codage employés dans l’Art du passé, et même si leurs tentatives sont couronnées
de succès, la doxa universitaire les labellise automatiquement comme de doux
illuminés. Cette étiquette justifie d’autant plus l’approche des Arts par le
prisme de la psychologie chez les penseurs modernes, il faut bien tenter
d’apporter une explication, même fantasmagorique, sur les allégories, les
métaphores et les paraboles de la culture traditionnelle de nos maîtres.
Quoiqu’il en soit, nous allons essayer de décrypter quelques œuvres pour ce
qu’elles furent réellement tout au long de cette thèse. Dans cette optique, la
meilleure manière de s’y atteler est d’utiliser les outils qui nous ont été
légués, et dans cette mesure vertueuse, les Arts Libéraux sont incontournables.
Les Arts Libéraux sont au nombre de 7 et se divisent en
deux voies : le Trivium et le Quadrivium.
-
Le
Trivium se définit par
l’expression du Verbe (La Lumière) par les mots. Il se divise
en 3 matières : la
grammaire, la dialectique et la rhétorique.
-
Le
Quadrivium se rapporte aux pouvoirs
des nombres, soit l’expression du Verbe
par les mathématiques et se divise en 4 matières : l’arithmétique, la musique,
la géométrie et l’astronomie.
Aux côtés de ces 7 voies, un axiome linguistique issu de
la Cabale Hermétique, appelé la langue
des oiseaux, vient compléter la palette déjà bien fournie de l’Artiste. Cet
argot, qualifié de solaire et dont les principes sont sanctifiés dans l’apparence
de son initiateur (le neter égyptien à tête
d’ibis : Djéhuty-Thot) se base exclusivement sur
l’assonance des mots, sans jamais prendre en compte les règles de l’orthographe
et de la grammaire. Richard Khaitzine (1947-2013), l’ami qu’on
aurait aimé avoir à ses côtés, en parlait ainsi : «
Cette langue des oiseaux, c’est celle révélée par Jésus aux apôtres par l’intermédiaire
de son Esprit, l’Esprit Saint. Souvenez-vous de cet épisode tiré des Évangiles.
C’est la période de la Pentecôte et les apôtres reçoivent le Don des langues
sous forme de langues de Feu, le Feu étant un synonyme d’Esprit. Mais dans ce
cas, vous demandez-vous, pourquoi l’appelle-t-on la langue des oiseaux ? Parce
que l’Esprit Saint, de nature volatile, est fréquemment symbolisé par un
volatile, un oiseau, souvent une colombe. »
Afin de colmater les faiblesses du langage et de fournir
les dernières clefs indispensables à l’ouverture du royaume fermé des mages, le
disciple d’Hermès fera appel à un autre moyen de transmission encore très mal
compris actuellement : le symbole.
~
Le symbole joue un rôle plus que singulier. Stimulant
uniquement la psyché, ce signe figuratif relie l’homme à son imagination et
connecte sa pensée à des sphères indescriptibles par les mots. En effet, le son
d’un mot est une vibration que l’ouïe peut entendre et dans cet état, il
possède déjà une manifestation matérielle. Le mot coupe maladroitement la
dynamique de l’idée qu’il souhaite définir et c’est précisément pour remédier à
cette faiblesse que l’emploi du symbole démontre toute son efficacité. Par la
création d’un pont entre la réalité et l’incréé, ce mode de lecture donne la
possibilité au mental de traverser le miroir des apparences et d’entrevoir
l’envers du décor, en dehors de l’espace et du temps. Ferdinand Brunetière (1849-1849)
précisait : « Le symbole est image, il
est pensé… Il nous fait saisir entre le monde et nous quelques-unes de ces
affinités secrètes et de ces lois obscures qui peuvent bien passer la portée de
la science, mais qui n’en sont pas pour cela moins certaines, tout symbole est
en ce sens une espèce de révélation ».
Si une image vaut mille mots comme le suggère l’antique
sagesse taoïste, un symbole vaudrait mille images.
Nous ne pouvions pas conclure ce bref paragraphe sans
honorer le verbe aiguisé de René Guénon (1886-1951) parce que sa vie et son œuvre cristallisent à elles
seules une spiritualité sans concessions. Il écrivait dans son livre Symboles
de la Science Sacrée : « Nous avons
déjà eu I’ occasion de parler de l'importance de la forme symbolique dans la
transmission des enseignements doctrinaux d'ordre traditionnel (…) Pourquoi
rencontre-t-on tant d'hostilité plus ou moins avouée à l’égard du symbolisme ?
Assurément, parce qu'il y a là un mode d'expression qui est devenu entièrement
étranger à la mentalité moderne, et parce que l'homme est naturellement porté à
se méfier de ce qu'il ne comprend pas. Le symbolisme est le moyen le mieux
adapté à l'enseignement des vérités d'ordre supérieur, religieuses et
métaphysiques, c’est-à-dire de tout ce que repousse ou néglige l'esprit moderne
; il est tout le contraire de ce qui convient au rationalisme, et tous ses
adversaires se comportent, certains sans le savoir, en véritables rationalistes
(…) C'est ainsi que les vérités les plus hautes, qui ne seraient aucunement
communicables ou transmissibles par tout autre moyen, le deviennent jusqu’à un
certain point lorsqu'elles sont, si l'on peut dire, incorporées dans des
symboles qui les dissimuleront sans doute pour beaucoup, mais qui les
manifesteront dans tout leur éclat aux yeux de ceux qui savent voir (…) Si Le
Verbe est pensé à l'intérieur et parole à l'extérieur, si le monde est l'effet
de la Parole divine proférée à l'origine des temps, la nature entière peut être
prise comme un symbole de la réalité surnaturelle. Tout ce qui est, sous quelque
mode que ce soit, ayant son principe dans l'intellect divin, traduit ou
représente ce principe à sa manière et selon son ordre d'existence ; et, ainsi,
d'un ordre à l'autre, toutes choses s'enchaînent et se correspondent pour
concourir à l'harmonie universelle et totale, qui est comme un reflet de la
trinité divine elle-même. Cette correspondance est le véritable fondement du
symbolisme et c'est pourquoi les lois d'un domaine inférieur peuvent toujours
être prises pour symboliser les réalités d'un ordre supérieur, où elles ont
leur raison profonde, qui est à la fois leur principe et leur fin. »
Dans sa figuration vulgaire, le saint-bol
prend la forme d’une coupe ou d’un calice, lors du rituel magique de la messe,
au moment du sacrement eucharistique, il recueille le sang Christique :
liquide métaphorique du fluide cosmique.
L’évocation d’une substance aqueuse rappelle inévitablement la façon dont les
Hermétistes associaient le comportement de l’Esprit mercuriel avec un
océan primordial. En suivant le raisonnement analogique, le symbole remplit
exactement la même fonction que son homophone, révélé par la langue des oiseaux ; le saint-bol,
à savoir être le réceptacle et le révélateur dans le monde tangible, des
principes indicibles de la matrice universelle.
Je conçois que pour la plupart d’entre vous, l’Hermétisme
parait bien mystérieux, voire même chimérique, d’autant plus que ce courant Philosophique
propose des perspectives historiques et scientifiques que la pensée dominante
qualifie d’emblée d’irrationnelles. J’entends déjà la rhétorique des plus
récalcitrants : « comment
l’homme de l’antiquité pouvait-il connaître ce que la science moderne commence
à peine à entrevoir ? Ne sommes-nous pas
supérieurs à ces bouseux du passé ? »
Quoi qu’il en pense, l’Homme d’aujourd’hui n’a pas
conscience de son ignorance. Il ne faut surtout pas lui jeter la pierre pour ça.
Depuis les bancs de l’école maternelle jusqu’aux amphithéâtres des universités,
il est poussé à répéter naïvement ce qu’il a appris. Et vu que la majorité a
grandi dans le même système, il est logique que les gens “normaux” soient tous
formatés de la même manière. À sa décharge, il faut reconnaître que la quête du
savoir, de l’enrichissement intellectuel et culturel est une activité qui n’est
plus valorisée. Absolument rien n’est organisé pour nous encourager à lire les
ouvrages des bibliothèques et à multiplier nos connaissances générales. Ce
triste constat est la conséquence directe d’une éducation régalienne
constamment nivelée vers le bas, de la propagation et la normalisation de la
culture de l’artificiel (au détriment du naturel), de la promotion et la
standardisation de la médiocrité par les médias dominants, de l’abrutissement
et la manipulation hypnotique des masses par la télévision, mais surtout, du
déni toujours croissant d’un royaume spirituel transcendant et salvateur. On ne
compte désormais plus les amis qui sont très fiers de leur agnosticisme… Quelle
tristesse !
À l’aube du XXIème siècle, l’effondrement de
la pensée est à l’image de la décadence, de la dégénérescence et la déchéance
de notre civilisation. Cette sclérose intellectuelle est devenue un obstacle de
plus en plus épineux à franchir pour ceux qui prennent les chemins de l’évolution
spirituelle et de l’émancipation personnelle. Le conditionnement social est
tellement puissant que les intrépides, ceux qui osent encore réfléchir par
eux-mêmes, sont souvent mis sur le banc des infréquentables et sont
malheureusement sujets à la moquerie. Il faut faire preuve d’une sacrée force
de caractère pour se libérer de la vindicte populaire et du jugement d’autrui.
Ce travail demande une profonde et délicate introspection sur soi-même, très
peu de personne sont prêtes à souffrir pour dissoudre les illusions du
quotidien et s’en libérer complètement. Être capable de vider son calice de
toutes les scories, pour ensuite le remplir à nouveau d’une lumière plus
radieuse, est un accomplissement qui se mérite sur la durée.
La prudence, la tempérance, la force d’âme et la justice
sont les vertus cardinales nécessaires à l’ouverture du royaume de Dieu. Si la
persévérance et la vérité sont nos loyaux serviteurs, l’essence verticale du Feu solaire illuminera nos cœurs et le
travail entrepris sera toujours couronné de succès. Sans cette quête
spirituelle, je n’aurais probablement jamais trouvé le courage de partager avec
vous ces quelques lignes, parce que les courants métaphysiques sur lesquels les
vents de cette démonstration vont nous porter sont ridiculisés par l’orthodoxie
du système éducatif et très mal compris par la culture globalisée
d’aujourd’hui. Cette thèse n’aurait jamais pu être une pierre originale portée
à l’édifice, si nos préjugés habituels n’avaient pas été surpassés et si les
terres de l’inexploré n’avaient pas été repoussées.
L’étude scientifique des principaux symboles religieux
est l’axe majeur autour duquel cette thèse va évoluer, son Axis Mundi.
Le voile sera levé sur la nature de leur synchétisme
et sur la nature naturante du Saint-Esprit
: matrice de la science sacrée. Tel des Jason moderne en quête de la toison
d’or, guidé par la clarté de l’étoile polaire, nous naviguerons sur les océans
vibratoires les plus mystiques et les moins inimaginables.
Je vous invite donc à embarquer sur mon vaisseau
d’exploration et de lever les amarres vers le mystère le plus absolu de tous :
la création universelle, origine de l’espace-temps.
LN
Publié le 28
Octobre 2021