INTRODUCTION
Publié le 28 octobre 2021
Avant toute chose, je tiens à préciser que cette thèse ne
s’inscrit pas dans un travail universitaire, comme beaucoup en font
automatiquement l’association. Si l’on suit la définition du mot « thèse »
donnée par le dictionnaire Larousse : « Proposition théorique, opinion,
position sur quelque chose dont on s'attache à démontrer la véracité », mon
travail peut tout à fait recevoir ce titre, sans recevoir la validation d’une
quelconque ‘‘autorité’’. D’ailleurs, la désinvolture affichée de cette thèse ne
pourra jamais se monnayer en contrepartie d’une quelconque reconnaissance du
système, elle n’en a pas besoin et n’en a que faire. Avec une liberté de pensée
sans limite, sans concession et, surtout, sans avoir à rendre de compte à qui
que ce soit, nous pourrons étudier toutes les matières de notre choix, sous
n’importe quels angles. C’est donc grâce à la culture de notre indépendance
intellectuelle que des idées originales ont pu fleurir, s’épanouir et se révéler
en dehors de la plantation dans laquelle notre curiosité est enfermée
habituellement. Être vivifié d’une telle ouverture d’esprit est une bénédiction
et j’aimerais, sans avoir à en rougir, partager avec vous la rose de sa
quintessence.
~
La genèse de cette thèse a pris forme le jour où mes yeux
se sont tournés vers le ciel. Du moins, la nuit où je pris conscience que la
voûte étoilée tournait inexorablement autour d’un point fixe, comme le ferait
une roue autour d’un essieu. En contemplant ce spectacle grandiose, jamais je
n’aurais cru que mes candides réflexions sur les rouages du cosmos me
pousseraient à étudier une pléiade de disciplines, reliant l’astronomie aux
sphères, apparemment immobiles, de la minéralogie.
À l’aube de mon exploration, je me suis tourné, de prime
abord, vers la science académique. Malgré des découvertes probantes dans
certains secteurs comme celui de la physique quantique, j’y ai trouvé beaucoup
de théories et très peu de théorèmes. Une théorie, comme le précise le dictionnaire
Larousse, est un système
d'hypothèses sous-tendant les interprétations des événements. Une
théorie ne définit donc pas des règles et des lois immuables. Et aussi
surprenant que cela puisse paraître, cet explicite constat semble pourtant
avoir échappé à certains acteurs de la communauté scientifique : ceux qui
continuent à prendre les vessies pour des lanternes. En effet, le dogme
scientifique contemporain s’appuie très souvent sur des théories complexes qui
ne peuvent pas se démontrer en dehors du langage mathématique, projetant le nec
plus ultra de la recherche vers des horizons de plus en plus surréalistes.
D’autant plus que dans ce genre d’architecture sémantique, les équations
tendent à s’alimenter, à s’intriquer et à se refléter les unes aux autres en
cercle fermé, formant, par la force des choses, un corps artificiel sur lequel
on ne cesse de bâtir, sans se soucier de la solidité effective de ses
fondations. En tout état de cause, la science théorique pourrait alors se
comparer à une tour de Pise, dont le corps se maintient admirablement bien,
mais menace, à chaque fois qu’une division y est ajoutée, de s’écrouler sous le
poids de la somme de ses aberrations. Les lignes de glyphes mises en exergue
dans les équations sont, certes, très impressionnantes pour le commun des
mortels, mais comme le soulignait René Guénon, elles s’éloignent de la réalité
sensible qu’elles prétendent expliquer. Actuellement, à titre d’exemple, la
théorie des cordes est sans aucun doute la plus révélatrice pour confronter la
complexité synthétique des mathématiques face à la rationalité de
l’environnement biologique. Face à ce constat, une question se pose
alors : pourquoi continue-t-on à dépenser de l’énergie à l’étude d’espaces
qui n’ont aucune réciprocité avec la métrologie de la vie terrestre ?
Avant de s’intéresser à des domaines invisibles à l’œil
nu, dans l’infiniment grand avec l’astrophysique comme dans l’infiniment petit
avec la physique des particules, peut-être que le gratin scientifique gagnerait
en authenticité s’il s’attardait davantage à réfléchir sur les manifestations
des lois de la nature, avec le sérieux qu’on leur doit. C’est quand même
paradoxal qu’à l’aube du XXIème siècle, la physionomie de la vie
reste toujours une énigme, des plus tenaces, dans une communauté qui se nargue
de côtoyer les prémices de notre univers ; peut-être devrait-elle
redescendre d’un ton et s’occuper davantage de l’essentiel. Les causes (la
cause ?) de la vie mériteraient beaucoup plus d’attention que ses effets.
En voulant nous impressionner avec des abstractions conceptuelles, qui ne
reposent dans l’absolu sur rien de concret, les prestidigitateurs des
universités, afin de masquer leur incompétence et leurs lacunes sur le(s)
principe(s) élémentaire(s) de la réalité observable, se contentent de subjuguer
leur auditoire – leurs élèves et les amateurs de science-fiction – avec
une poudre aux yeux assurément fascinante.
Le jour où les universitaires prendront leur distance
avec une science rhétorique qui ne mène nulle part, peut-être que les grandes
énigmes de la nature seront reconsidérées avec le sérieux qu´elles méritent. Si
ce jour arrive enfin, la science sera de nouveau
en symbiose avec ses fondamentaux universels. On pense, par exemple, au
mécanisme de croissance perpendiculaire des plantes par rapport au sol, à
l´origine du stimulus qui ordonne aux muscles du cœur de se contracter,
puis de se relâcher, ou à la relation analogiquement polarisée entre les
bronches d’un poumon et les branches d’un arbre (le premier est à l’abri de la
lumière solaire, il inspire de l’oxygène et expire du dioxyde de carbone, le
second absorbe du dioxyde de carbone et rejette de l’oxygène sous l’influence
direct du soleil).
Au début du XXème siècle, Nikola Tesla (1856-1943) – le
visionnaire de la physique invisible – nous avait déjà mis en garde sur les
dérives mystificatrices de la science théorique, incarnée à son époque par
Albert Einstein, au journal américain le New York Times en 1931 : « Le travail de relativité d'Einstein est un
magnifique déguisement mathématique qui fascine, éblouit et rend les gens
aveugles aux erreurs sous-jacentes. La théorie est comme un mendiant vêtu de
violet que les ignorants prennent pour un roi ... Ses représentants sont des
hommes brillants, mais ce sont des métaphysiciens plutôt que des scientifiques.
». En effet, comme les plus instruits le savent, le
cas de l’icône transgénérationnelle de la science est plus que symptomatique
pour révéler le marasme intellectuel dans lequel nous baignons. En
‘‘empruntant’’ les grandes lignes de sa théorie sur la relativité générale au
physicien Français Henri Poincaré (1854-1912), nous prenons très peu de risque en affirmant que la
renommée mondiale d’Albert Einstein relève plus de l’ingénierie sociale que du
génie authentique. Avoir un spoliateur comme une référence adulée est un signe
des temps on ne peut plus représentatif. À l’heure où les ondes
électromagnétiques connectent tous les habitants de la terre, l’anachronisme
évident entre la technologie d’un téléphone portable et le moteur à essence
d’une voiture, dont la technologie de base est vieille d’environ cent
soixante-dix ans, est plus que risible et soulève une question à méditer en
toute honnêteté : est-ce que les travaux ‘‘scientifiques’’ portés au firmament
par un système sont-ils les seuls qui ne menacent pas l’hégémonie et la
prospérité du modèle économique de ce dernier ? La question mérite au
moins d’être creusée…
Prenez donc garde, si vous voulez porter la coiffe carré
(symbole des limites que votre intellect ne doit pas franchir), obtenir le
diplôme d’une université prestigieuse et faire carrière, il est préférable
d’éviter certains sujets. Diriger vos recherches en dehors du cadre imposé par
le conformisme régalien, surtout lorsqu’elles s’attaquent aux théories des
dieux indétrônables du panthéon scientifique, est une erreur à ne pas
commettre. Malgré les impasses manifeste, il est aujourd’hui impensable de
remettre en cause les croyances structurelles de l’église scientifique, refuser
de se prosterner devant ses idoles signerait votre excommunication, la perte de
votre crédibilité et de votre respectabilité.
Comme nous n’avons rien à perdre, il est plus facile
d’être honnête et de mettre en lumière la frivolité de la physique
extraterrestre en ce qui concerne le premier intérêt de cette étude – le
déplacement des astres au-dessus de nos têtes. Bien que les astrophysiciens
soient toujours à des années-lumière de mettre en évidence la mécanique
sous-jacente à ces révolutions, ils s’obstinent, ancrés dans leur dogme, à
vouloir démontrer ce phénomène par la loi universelle de la gravitation d‘Isaac
Newton (1642-1726).
L’équation de cette théorie permet bel et bien de
calculer la chute d’un objet sur terre et donne une solution mathématique pour
expliquer l’équilibre entre deux corps célestes, mais ne précise absolument pas
la cause de leur mouvement (régulier, qui plus est). Depuis que le président de
la Royal Society s’est prononcé sur la loi de la gravité, aucun membre de
l’establishment ne cherche à s’étendre, avec un sérieux appliqué, sur la cause
principale de la force de rotation vectorisée par f dans
l’illustration ci-dessous, dans laquelle la course orbitale de la Lune autour
du centre de la Terre est prise comme exemple. Cette force, pour reprendre la
nomenclature courante, n’est jamais prise en compte et c’est précisément là que
le bât blesse.
Si aucun élément de réponse sur l’origine de la force f ne peut être formulé, la gravité ne peut pas être validée
telle qu’elle est présentée par la cosmologie contemporaine. À cela, il ne
faudrait surtout pas oublier qu’aucun appareil ne peut la détecter et qu’aucun
scientifique ne peut reproduire son champ en laboratoire. De toutes les
interactions fondamentales, et parce qu’elle échappe le plus à notre
compréhension, cette soi-disant force de cohésion reste l’un des plus épais
mystères de la physique d’aujourd’hui. En conséquence, il ne faut pas avoir
peur de reconnaître que le manque de rigueur scientifique qui entoure ce
concept n’est pas rassurant sur la qualité de l’expertise et affaibli les
piliers sur lesquels sa réputation repose. Malgré tout, des spéculations,
toujours plus invraisemblables les unes que les autres, continuent de fleurir
sur la scène scientifique, mais, en vérité, depuis la théorie de la courbure de
l’espace-temps et les hypothétiques particules subatomiques du monde quantique
appelées gravitons, nous n’avons pas
avancé d’un iota. Pourquoi ? Simplement parce que l’origine de ce phénomène
naturel reste toujours insondable avec la science de nos pairs. Ils se
contentent d’expliquer que la cinétique des corps célestes est la réminiscence
d’une hypothétique explosion à l’origine de notre univers – le fumeux
‘‘big-bang’’ – présenté au monde par le jésuite Georges Lemaître à la fin du
XIXème siècle. Quoi qu’il en soit, la gravité newtonienne pose un
autre problème majeur : l’unification entre la mécanique quantique et la
théorie de la relativité générale. Si la gravité ne peut être questionnée, soit
ces dernières théories sont toutes les deux incorrectes, soit, au moins, l’une
d’entre elle l’est…
Une fois que nous avons conscience de ces non-sens et
accepté le fait que certaines théories sont actuellement enseignées comme des
vérités, il est plus simple de reconnaître que la science a perdu le cœur de la
beauté qui la définissait. Les heures glorieuses qui firent sa réputation sont
désormais derrière elle et les flambeaux qui la dissociaient de la religion
diffusent dorénavant une lumière plus que faiblarde. Richard Feynman (1918-1988), prix
Nobel de Physique en 1965 pour ses travaux sur le développement de
l'électrodynamique quantique, n’avait aucun problème à témoigner que : « La science est la croyance en l'ignorance
des experts ».
Même si le modèle standard de l’astrophysique semble se
satisfaire, notre appréhension de l’univers reste toujours juvénile, incorrecte
et cousue de fils blancs. Le genre humain ne pourra jamais s’émanciper de son
âge de pierre cosmique si nous nous acharnons à vouloir construire, toujours
plus haut, sur les fondations d’une “science” qui a démontré ses limites et qui
relève plus de la théorie fantastique que du théorème empirique. C’est un fait,
la science a sombré dans des systèmes doctrinaux dont elle a du mal à faire
l’exorcisme. Et les garde-fous des universités, auréolés d’une vanité affichée,
ne manquent jamais une occasion de ridiculiser tout ce qui n’est pas issu de
leur champ des possibles. Une telle mentalité ne pourra jamais initier le
changement de paradigme dont le monde scientifique a besoin pour évoluer. Le
jour où notre approche fusionnera avec les principes à
la source de la création, peut-être que la nature nous révélera de nouveau les
engrenages utilisés par le régisseur de sa magistrale horloge.
En dépit de ce consensus, aussi agaçant soit-il, il ne
faudrait surtout pas tomber sous les projecteurs de l’extrémisme et rejeter
toutes les théories d’un revers de main, certaines sont dignes de notre intérêt,
parce qu’elles émanent, non plus des mathématiques, mais de l’intelligence
pure. Nous pensons particulièrement aux notions quelque peu obscures d’énergie
et de matière noire qui ont mis en ébullition la communauté scientifique suite
aux observations d’Edwin Hubble en 1929. Depuis, beaucoup d’astrophysiciens
pensent que l’expansion de notre univers serait liée à un phénomène dynamique,
invisible et intrinsèque à l’espace sidéral. Considéré jusque-là comme vide à
96%, cet espace ne le serait pas du tout et pourrait être rempli d’une
substance énergétique indescriptible à notre monde tangible, mais interagissant
avec celui-ci malgré tout. Le vide serait donc plein et ce plein, plus ou moins
dense, serait animé par une sorte d’essence, que personne ne peut, pour
l’instant, expliquer, mesurer ou reproduire (cela nous rappelle quelque
chose…). Il n’est donc pas impossible que derrière le monde accessible aux sens
de l’homme se cache un continuum dont nous ignorons totalement l’existence.
David Böhm (1917-1992), un des pères de la physique quantique, déclara à ce
sujet : « L’espace n’est pas vide, il est
plein. L’univers n’est pas séparé de cette mer cosmique d’énergie noire ».
En rassemblant tous les éléments que nous venons
d’aborder, au regard de la cosmologie de la science universitaire, plusieurs
questions fondamentales sur la mécanique céleste restent encore sans réponse :
-
Qu’est-ce
qui pousse la terre à tourner sur elle-même ?
-
Qu’est-ce
qui pousse la terre à tourner autour du Soleil ?
-
Qu’est-ce
qui pousse le système solaire à tourner autour du centre de la galaxie ?
-
Pourquoi
les planètes tournent-elles autour du Soleil sur un plan commun ?
-
Pourquoi
les planètes tournent-elles sur elles-mêmes ?
-
Pourquoi
peut-on prédire le mouvement et la position des astres avec une si grande
précision dans le temps ?
-
Pourquoi
la terre, le Soleil et toutes les planètes ont-elles toute la forme d’une
sphère ?
-
Suivant
la loi empirique de la physique action-réaction, quel type d’énergie est
consommé dans le mouvement des astres ?
-
Est-ce
possible que le mouvement circulaire de nos astres brillants soit une réaction
à l’action de cette mystérieuse énergie noire ?
-
Les
mystères, qui entourent la mécanique de la gravité universelle, ne seraient-ils
pas les effets observables d’une cause invisible au sein de l’énergie noire ?
À mon humble avis, si nous voulons trouver des solutions,
j’ai comme l’impression que la recherche doit s’orienter vers le cœur de cette
abstraction au monde matériel que l’on appelle « énergie noire ».
Mais, sachant que cet espace est invisible, inconnu et inexploré, comment
serait-il alors possible d’en franchir les portes et de l’appréhender ? Si la
science moderne avait atteint ses limites, vers où nous tourner ?
~
Les premières clés, qui déverrouillèrent l´accès au royaume métaphysique de l’énergie noire, me furent
données de façon totalement fortuite par un livre Le mystère des cathédrales
et l’interprétation ésotérique des symboles Hermétiques du Grand-Œuvre écrit par Fulcanelli,
le célèbre adepte Français. Cet ouvrage, classique et incontournable en matière
d’alchimie, fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres. En effet, dès la
première lecture de cet imprimé, une essence mystérieuse vint embaumer mon
esprit, et, malgré mon impuissance à fixer son parfum, son arôme résonna de
manière significative en mon for intérieur. Il fallut que je relise ces écritures, maintes et maintes
fois, avant d’enfin comprendre que le langage ‘‘imagé’’, décrit et utilisé tout
au long de ces pages m’était plus que familier, par le fait que je pratiquais
cette forme de communication intuitivement depuis ma plus tendre enfance, sans
savoir qu’elle existait en dehors de mon entendement.
Je fus
tout aussi ravi de découvrir que ce moyen d’expression remonte à la nuit des
temps et qu’il fut pratiqué par les gardiens d’une tradition particulière,
qualifiée d’initiatique. Sur le vieux continent, on l’appelle volontiers « la Cabale ». La meilleure
définition que j’ai pu trouver est celle-ci : « La
Cabale est une langue d'espèce hiéroglyphique, jouant sur tous les registres de
l’expression : images, mots, lettres, nombres, sons, couleurs, formes, poids,
etc... Ainsi que sur des conventions secrètes, dont la métaphore et les rébus
emblématiques sont le type le plus répandu. Elle n'a pas de forme propre ou
particulière, et ne dépend que de la culture et de l'imagination de ceux qui la
mettent en œuvre ».
À la lueur de ces spécificités atypiques et quelque peu
déroutantes pour la raison du commun des mortels, il est plus que certain que
la e demande une éducation d’exception, exclusivement transmissible de maître à
disciple. C’est pour cette raison qu’elle a toujours été l’apanage d’une caste
d’initié dans la transmission de la connaissance et de ses secrets dans le
domaine publique, sans qu’ils soient compris du vulgaire. Même si, depuis le
siècle des lumières, les cercles initiatiques populaires l’ont ‘‘oublié’’, cet
axiome linguistique s’est toujours habillé d’une enveloppe universelle ; pour
preuve, les dieux continuent encore de l’utiliser comme messager.
Aujourd’hui, malheureusement, la seule « kabbale » connue par l’atrophie de
la culture occidentale, et de la
maçonnerie spéculative, est apparue dans la tradition rabbinique au XIIIème
siècle en Espagne, par l’intermédiaire du Zohar (le livre des splendeurs).
Contrairement à un consensus prosélyte, «
kabbale » ou « kabbalah », voir même « qabbalah » dans le but de servir une
mystification plus efficace, n’est pas un courant original, isolé et
prépondérant, mais le simple reflet donné par la mystique juive d’une tradition
qui l’a précédée. D’ailleurs, le mot «
kabbale » n’a rien de sémitique puisqu’il tire son étymologie du grec « kabbalès ».
Ceci dit, sous l’angle de l’anthropologie adogmatique, il devient de plus en
plus évident, au fur et à mesure que l’archéologie devient ce qu’elle aurait
toujours dû être, c’est-à-dire détachée de la doctrine réductrice de l’histoire
imposée par le récit du pentateuque, que la Cabale était déjà pratiquée par les
castes sacerdotales égyptiennes et chaldéennes avant de se faire connaître à
travers les murmures de la philosophie grecque. Afin de restituer sa puissance
universelle, les savants, ou autres experts en la matière, aiment plutôt
employer le terme de « Cabale
Hermétique » (en l’honneur du dieu grec Hermès) au lieu de « Cabale », pour que la phonétique de
cette dernière ne puisse pas se confondre avec « kabbale », rectifiant au passage les erreurs chronologiques de
la croyance répandue.
Quelle que soit sa syntaxe, « cabbalus » en latin ou « kabbalès »
en grec, « Cabale » se traduit dans les deux cas par le
nom de l’animal emblématique de la connaissance depuis l’antiquité : le
cheval. Si « cabaliste » et « cavalier
» entretiennent une relation sémantique évidente, c’est qu’ils aspirent tous
les deux à savoir ménager la monture de pégase dans la quête de la
connaissance et de la sagesse. Dans
l’ambition d’atteindre le Saint des Saints, ce n’est pas le fruit du
hasard (« hasard » est un terme
d’origine perse qui se traduit par « la main de Dieu ») que la journée
du héros, béni du Donum Dei, soit si
emblématique dans les contes initiatiques. Justement, depuis les premières
croisades au XIème et les contes perses qui inspirèrent Chrétien de
Troyes peu de temps après, la quête du Saint-Graal – le calice des calices – est toujours incarnée par de preux
chevaliers. À titre d’exemple, nous aurons l’occasion de développer
plus en détails la signification hermétique de la légende du roi Arthur et des
chevaliers de la table ronde.
Afin de comprendre comment l’esprit de la Cabale
s’articule, prenons un exemple connu avec le mot « occulte ». Ce choix n’est pas anodin puisqu’il permettra
d’éloigner de votre pensée l’association que la culture vulgaire en fait avec
des pratiques peu avouables. Ceci dit, la structure du mot « occulte » se décompose en « o », « c » et « culte ». Pour
un Hermétiste, le « o »
(pointé) est un des signes hiéroglyphiques du Soleil et « c », dans sa courbure, celui de la Lune. « Occulte » met ainsi l’accent sur le
culte voué à ces deux luminaires. D’un
point de vue opératif, cette lecture résonne avec la définition donnée par le
dictionnaire Larousse : « Qui
agit, ou qui est fait de façon secrète, dont les buts restent inconnus, cachés
: une influence occulte ».
Avant que l’universalité de la Cabale soit fourvoyée
par la kabbale, et que l’École des Beaux-Arts feinte l’amnésie, tous les
Artistes (digne de cette majuscule) s’en sont servis dans leurs œuvres jusqu’à
la fin du XIXème siècle pour parfaire le beau sous ses meilleurs
arcanes. Lorsque je compris que ces esthètes se servaient de leur création
comme un canevas initiatique et pris pleinement conscience de la portée
révolutionnaire d’une telle pratique dans ma relation avec l’Art, aussi bien
pour l’interprétation du concept que pour l’exégèse de la culture en général,
mes pieds ne touchèrent plus le sol pendant quelques jours et mon excitation
frisa l’illumination. En effet, jamais je n’aurais pu imaginer que la
prédisposition naturelle à trouver des analogies entre des choses qui, a
priori, n’en avaient aucune, se révélerait un jour être un de mes meilleurs
atouts dans ma quête de l’absolu. Ce que j’avais toujours pris pour une
malédiction – une pathologie psychiatrique – m’apparaissait désormais être un
don qu’il fallait exploiter. Un signe venait de m’être envoyé et je pris son
message avec la plus haute des considérations : l’Hermétisme me parlait.
Les facéties qui entourent la destinée sont décidément
bien romantiques puisque cette tradition allait devenir une source
d’inspiration intarissable, mes élucubrations les plus métaphysiques allaient
enfin être canalisées et je sus sans l’ombre d’un doute que j’allais enfin
pouvoir pénétrer ce mystérieux royaume de l’invisible. J’avais 30 ans et depuis le monde
sublunaire, je me suis orienté vers le Soleil levant.
~
Avant de poursuivre, il me semble important d’ouvrir une
brève parenthèse dans le but d’expliquer pourquoi la philosophie Hermétique et
ses applications opératives ; l’alchimie, la magie et
l’astrologie, ne sont plus respectées et valorisées comme elles le furent par
la science de nos anciens.
Assurément, la simple évocation de l’une d’elles suffit à
déclencher les ricanements de nos contemporains. Cette mentalité, aussi
méprisante soit-elle, fut chapeautée par un courant de pensée né au XVIIIème
siècle, qui osa détourner, sans aucune pudeur, le sens et l’utilisation du mot « philosophie ». Soyons très clair
sur ce sujet, la philosophie authentique n’a rien en commun avec la
‘‘philosophie’’ du siècle des lumières. Les spéculations sociologiques, humanistes
et naturalistes de cette ‘‘philosophie’’ n’ont jamais été les centres d’intérêt
partagés des philosophes de l’antiquité tels que Zarathoustra (environ VIème av. JC), Aristote (384-322
av. JC) ou Confucius (551-479 av. JC). Eux
ont dédié toute leur vie à des sujets plus salvateurs. Il est certain que la
quête de la spiritualité, de la sagesse et de la vérité n’était pas animée par
la même pureté chez les rédacteurs de l’encyclopédie. D’ailleurs, pourquoi ne
pas avoir appelé leur courant intellectuel « la philosophie de la Lumière » au lieu de « la
philosophie des lumières » ?
Mettre le mot « lumière » au
pluriel marque une intention diabolique de fragmenter ce qui ne peut pas
l’être. Par cette manipulation, a priori anodine, la vérité n’existe
plus en tant que telle, mais devient faussement multiple et à géométrie
variable selon l’orientation de chacun.
Ne nous laissons surtout pas aveugler par les tartuferies
mondaines d’une certaine bourgeoisie de salon. Ne perdons surtout pas de vu que
l’authentique définition de la philosophie est, dans son excellence
étymologique, l’amour de la sagesse. Pythagore (VIème siècle av. JC) précisait : « Je
suis philosophe, non pas quelqu’un qui prétend posséder la sagesse, mais un
homme qui s’efforce vers elle ». Attribuer aux mots une architecture
revisitée, afin de détourner la puissance de leurs égrégores, fait partie des
perversités qui ont été utilisées et financées par une “élite” dominatrice,
dont la finalité était de détruire, afin d’asseoir leur pouvoir, tout
l’héritage traditionnel de notre passé. Sous l’impulsion révolutionnaire du
siècle des lumières, imputée à tort, au peuple par nos livres d’histoire, la
société entra dans un obscurantisme effréné et mortifère. Tout ce qui était
attaché à la culture précédente devait être effacé, et comme un symbole, nos
majestueuses cathédrales furent saccagées.
La mentalité jacobine, parachevée par des initiations
fallacieuses, où les arrivistes en tout genre se sont engouffrés, porta
définitivement le coup de grâce avec l’idée abjecte que l’homme pouvait
désormais être considéré comme l’égal de Dieu. Ce genre de principe est un
blasphème au regard du verset 1 Corinthiens 6:19 : « Ne savez-vous pas que votre corps est le
temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous
ne vous appartenez point à vous-mêmes ? ». Dès lors, l’enseignement
gnostique de la transcendance divine n’avait désormais plus sa place dans le
temple. L’opératif fut sournoisement remplacé par le spéculatif. Effectivement,
pourquoi s’évertuer à regarder le ciel et son planisphère étoilé, puisqu’aux
yeux de ces marchands, qui n’ont jamais vraiment quitté le temple, il n’existe
plus de vérité en dehors de celle de l’œil qui voit tout ?
Depuis l’avènement de l’illuminisme, matérialiste,
naturaliste et nominaliste, tout ce qui ne peut être démontré, ou mesuré,
n’existe plus. Comme Saint-Thomas, la science de l’encyclopédie ne croit
désormais que ce qu’elle voit. Les doctrines Hermétiques furent ainsi
définitivement rangées sur les étagères de la superstition. Et n’ayons pas peur
des maux, ce rationalisme triomphant est à l’origine de l’immobilisme, du
conformisme et du rationalisme de la communauté scientifique d’aujourd’hui.
René Guénon précisa : « Le rationalisme
se définit essentiellement par la croyance à la suprématie de la raison,
proclamée comme véritable dogme, impliquant la négation de l’intuition
intellectuelle pure, ce qui entraîne logiquement l’exclusion de toute
connaissance métaphysique véritable. »
Parenthèses fermées, revenons à une approche plus
verticale de nos considérations.
~
Depuis que les sociétés n’ont d’initiatiques que le
qualificatif, le seul moyen de trouver la grâce tant recherchée est de se
servir soi-même. La première étape consiste à l’assimilation des arcanes de la
philosophie Hermétique, et en son sein, l’étude de ses textes est inévitable.
Pour un occultiste, ce travail ne demeure pas moins une mince affaire puisque
cette littérature regorge de faux-semblants. Si vous ne saviez pas que les
initiés voilaient toujours leurs écrits à l’aide de la Cabale, afin d’éloigner
les envieux, leurs grimoires n’étaient d’aucune utilité. Beaucoup d’aspirants
furent ainsi mal inspirés. Michel Sendivogius, le
célèbre alchimiste du XVIIème siècle, plus connu sous le nom du
Cosmopolite, nous avertissait déjà : « Si
Hermès, le père des Philosophes, ressuscitait aujourd'hui, avec le subtil Géber, le profond Raymond Lulle, ils ne seraient pas
regardés comme des Philosophes par nos Chymistes
vulgaires, qui ne daigneraient presque pas les mettre au nombre de leurs
Disciples, parce qu'ils ignoreraient la manière de s'y prendre pour procéder à
toutes ces distillations, ces circulations, ces calcinations et toutes ces
opérations innombrables que nos Chymistes vulgaires
ont inventées pour avoir mal entendu les écrits allégoriques de ces
Philosophes. » À cela, il faut ajouter qu’après le tsunami de l’illuminisme
entre le XVIIème et le XIXème siècle, les faux prophètes
se sont permis, afin de subjuguer leur auditoire, “d’enrichir’’ l’héritage
d’Hermès de textes tout droit sortis de leur imagination. Sachant qu’il faut
contourner ces supercheries, l’essentiel de notre exégèse doit donc se
concentrer sur les textes de la tradition orientale. Beaucoup furent traduits
en grec depuis les conquêtes d’Alexandre le Grand, au IVème siècle
avant l’ère Chrétienne.
Lorsque le macédonien s’empara de l’Égypte et y installa
un de ses généraux comme nouveau pharaon (« pharaon » est un terme d’origine
grec qui se traduit par « celui qui
porte le Soleil »), l’horizon de cette terre ancestrale fut ravivé par
la flamme d’un nouveau phare. La plupart du temps, l’annexion d’une terre sonne
souvent le glas de la culture locale, mais avec la lignée des pharaons
ptolémaïques ce ne fut pas le cas. Plutôt que de détruire pour imposer leur
vision, les nouveaux législateurs reconstruisirent le pays pour lui redonner sa
splendeur d’antan. Sous l’impulsion de la philosophie aristotélicienne, la
culture gréco-hellénistique se mélangea aux enseignements des écoles de
mystères égyptiennes et aux traditions millénaires du monde mésopotamien. Qu’il
vienne de l’un des premiers prophètes perses, en la personne de Zarathoustra
(dont le nom signifie « l’étoile d’or » ou « la splendeur du Soleil »), ou des temples situés sur les rivages
du Nil, l’enseignement initiatique des castes sacerdotales reçu par les Grecs
n’est certes pas nouveau, car il est souvent répété que Platon (428-347 av. JC)
et Pythagore (570-495 av. JC) en avaient déjà largement profité en leur temps. La
ville d’Alexandrie – rebaptisée de la sorte par le nom de son conquérant –
devint alors un lieu de rencontre et d’échange très prisé par tous les
spécialistes du bassin méditerranéen en matière d’occultisme. Dans ce
prodigieux et merveilleux mélange d’érudits, de savants et de mages, la Gnose
(« gnosis » se traduit du grec par « la connaissance
» et procède du désir de connaître Dieu et ses secrets) y fut incroyablement
magnifiée. Mais, malheureusement pour le salut de l’Humanité, la plupart des
manuscrits produits durant cette effervescence semblent avoir péri dans les
flammes de la mémorable bibliothèque. Cette ultime barbarie contre le
témoignage historique, la connaissance et la tradition ne fut pas seulement le
témoin d’un changement de mentalité, elle marqua au fer rouge l’entrée de notre
civilisation sous le joug de l’Empire romain pour les millénaires à venir.
Même si, aujourd’hui, le pouvoir de Rome n’est plus aussi
prépondérant dans sa visibilité, soyez certain qu’il a continué d’asseoir son
pouvoir à travers les âges. Après avoir conquis ses terres par l’épée, l’Église
catholique – héritière directe de l’Empire romain – s’est ensuite emparée des
âmes par le crucifix.
Fort heureusement pour la tradition, 17 manuscrits issus
de la philosophie égyptienne de l’ère ptolémaïque, refirent surface et furent
traduits par Marsile Ficin (1433-1499) – l’inévitable sommité de la Renaissance italienne.
Rassemblés sous l’appellation de Corpus Hermeticum,
ils sont considérés comme les textes fondateurs de l’Hermétisme. Sur la voie
des sages, le phare rayonnant ces écritures agit comme un prisme naturel et
décompose la lumière de la révélation divine dans les thématiques suivantes :
-
Ordre du
cosmos
-
L’unité
(omniscience, omnipotence et omniprésence de l’éternel)
-
Le Soleil
-
Le
démiurge
-
Cohésion
des sphères
-
Fusion
des contraires et la polarité
-
Le
visible et l’invisible
-
La vérité
et l’illusion de notre réalité
-
La
création à travers la mise en mouvement circulaire de l’unité
-
Le noos et la volonté créatrice
-
Le temps,
l’espace et la matière
-
Le corps,
l’âme et l’Esprit
-
Le bon,
le beau, le bien et le juste
-
Les vices
et les vertus
-
La
création est un Art et la notion d’harmonie
-
L’Ogdoade
-
L’intelligence
et sa relation à l’homme-dieu
-
Le
rapport 12/10 (ou 6/5)
-
Le
zodiaque et l’astrologie
À l’évidence, l’évocation de l’astrologie dans cette
liste peut paraître on ne peut plus surprenante, mais sachez, malgré le sort
qui lui est aujourd’hui réservé, que les mages-initiés en ont toujours fait la
pierre angulaire de toutes les sciences de l’antiquité. Avec la magie et
l’alchimie, cet ésotérisme rassemble, sous le vocable de la théurgie, les 3 voies opératives de la
philosophie Hermétique. Elles forment un tout harmonieux et sont indissociables
les unes des autres. Il est alors peu probable qu’un alchimiste puisse se
définir comme tel sans avoir été initié aux magistères des deux autres
disciplines.
L’importance de cette trinité fut très bien comprise par les
Grecs puisqu’elle est suggérée dans le nom du dieu associé au père des
philosophes, le bien nommé : Hermès-Trismégiste.
En effet, à côté de la traduction communément admise de « trismégiste » par «
le 3 fois très grand
», on peut tout à fait, grâce à la phonétique, soumettre à l’hypothèse un autre
niveau de lecture, soit « les 3
magistères ». Même si la doctrine trinitaire de l’unité a traversé le temps par
le Panthéon du monde grec, son origine historique est bel et bien égyptienne.
La splendeur de ce testament se retrouve sur le plateau de Gizeh, où les 3 pyramides rappellent à
l’intellect du contemplateur que la trinité divine est atemporelle, immortelle
et indestructible. Comment ne pas être subjugué devant la majesté, la grandeur
et le génie de cette civilisation ? Les propriétés géométriques,
astronomiques et énergétiques implicites à ces volumes révèlent aux yeux de
tous, mais surtout à ceux qui savent voir au-delà des apparences, la beauté d’une
pensée que la nôtre n’a jamais égalée.
L’héritage de cette intelligence, venue de la nuit des
temps, se personnifie aussi dans les attributs de Djéhuty-Thot, dont la tradition s’est toujours plu à faire la comparaison
avec Hermès-Trismégiste. La plume du
regretté Jean Phaure (1928-2002)
décrivait le messager des dieux égyptien comme tel : « Il est le scribe de l'Ennéade divine, le pinceau avec lequel écrit le
dieu de l'univers, le créateur des langues, le grand magicien des sphères qui
préside à la création originelle pour appeler le monde à l'existence par la
parole, aux côtés de Ptah. Il est surtout celui qui préside à l'ordre du monde,
le grand calculateur, le maître des cycles du temps. »
Il est important de préciser que dans la théogonie des
Égyptiens, Djéhuty-Thot n’était pas considéré comme un
dieu au sens propre du terme, mais plutôt comme un neter
(très proche phonétiquement de « nature ») ; soit l’anthropomorphisation d’une force, d’une action de l’immanence
divine dans le monde manifesté, une sorte d’hypostase ou un æon, comme aimaient le définir les
gnostiques. On ne peut plus être aussi charitable en vous offrant la clef qui
ouvre l’accès aux 12
vers de la table d’émeraude (Tabula Smaragdina en
latin ou Lawḥ al-zumurrudh
en arabe), sur laquelle tout le firmament de la Philosophie Hermétique est
synthétisée.
Tous les érudits bercés dans l’histoire des religions se
sont pris de passion pour ce texte, gravé sur une pierre précieuse de couleur
verte, et ont produit, par conséquent, une kyrielle de traductions, plus ou
moins représentatives de la première version, celle de l’appendice du Livre
du secret de la création (Kitâb sirr al-Halîka), écrit en
arabe au IXème siècle et retrouvée à l´époque des croisades. Du
point de vue de la tradition, cette affiliation arabisante n’est pas dénuée de
sens puisque les Perses délogèrent l´Empire Byzantin d’Alexandrie au VIIème
siècle et devinrent, par la force des choses, les vecteurs actifs de la transmission
initiatique.
En suivant mes connaissances, mon choix s’est porté sur
la traduction faite par Hortulain à partir de la
vulgate latine au XIVème siècle :
I.
Tout ce qui est en bas, est ce qui est en haut : et ce
qui est en haut, est ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule
chose.
II.
Et comme toutes choses ont été, & sont venues d’un,
par la médiation d’un : ainsi toutes
les chose ont été nées de cette chose
unique, par adaptation.
III.
Le Soleil en est le père, la Lune est sa mère, le vent la
portée dans son ventre ; la terre est sa nourrice.
IV.
Le père de tout le
Telesme de tout le monde est ici. Sa Force ou
puissance est entière,
V.
Si elle est convertie en terre.
VI.
Tu sépareras la terre du Feu, le subtil de l’épais
doucement, avec grande industrie.
VII.
Il monte de la terre au ciel, & derechef il descend
en terre, & il reçoit la
Force des choses supérieures & inférieures. Tu auras par ce moyen la
gloire de tout le monde ; & pour cela toute obscurité s’enfuira de toi.
VIII.
C’est la Force forte de toute Force : car elle vaincra toute chose subtile,
& pénétrera toute chose solide.
IX.
Ainsi le monde a été créé.
X.
De ceci seront & sortiront d’admirables adaptations,
desquelles le moyen est ici.
XI.
C’est pourquoi j’ai été appelé Hermès-Trismégiste, ayant
les 3 parties de la Philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de l’opération du Soleil est accompli, &
parachevé.
Curieusement, ces vers résonnent étrangement avec le
prologue de l’évangile de Saint-Jean, cité ci-dessous :
I.
Au commencement était le Verbe (le Logos), la parole de Dieu, et le Verbe était auprès de
Dieu, et le Verbe était Dieu.
II.
Il était au commencement auprès de Dieu.
III.
Par lui, tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne
s’est fait sans lui.
IV.
En lui était la vie, et la vie était La Lumière des
hommes ;
V.
La
Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont par
arrêtée.
VI.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
VII.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la
Lumière, afin que tous croient par lui.
VIII.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour
lui rendre témoignage.
IX.
Le Verbe
était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
X.
Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était
fait, mais le monde ne l'a pas reconnu.
Les similitudes entre les deux textes sont plus que
frappantes. Il apparaît que les scribes de l’Église catholique se sont inspirés
de la sapience contenue dans le souffle des textes Hermétiques. Dans la
création des ‘‘saintes écritures’’, le plagiat de manuscrits antérieurs par les
pères de l´église se confirme par deux fois. D´une part, L’évangile de Jean
ressemble, à s’y méprendre, aux évangiles gnostiques de Cérinthe écrits au
premier siècle de l´ère chrétienne. D´autre part, l´apocalypse (« apocalypsis » se traduit du grec par « révélation »),
toujours écrit par Saint Jean, est également l’assemblage d’une kyrielle de
textes sacrés, comme Le livre d’Hénoch ou Le livre d’Ezéchiel.
Dans un sens, la volonté d’incorporer des connaissances
ancestrales au message de l’apôtre favori du Christ, qui est toujours accoutré
d’un manteau vert dans l’iconographie, indique que le catholicisme s’est
façonné sur des doctrines païennes préexistantes. En plus, n'oublions pas
qu’avant l’invention de l’imprimerie au XVème siècle, falsifier un
manuscrit était un jeu d’enfant. Les mystificateurs, ayant soif de suprématie
religieuse, manièrent cette pratique avec le succès que l’on connaît. En ce qui
concerne les écritures de l’ancien testament, tous les exégètes savent que les
dix commandements, supposément délivrés à Moïse par Dieu sur le mont Sinaï, ne
sont qu’un vulgaire plagiat du paragraphe 1:125 du
livre des morts égyptiens. La théologie judéo-chrétienne n’est qu’une pâle
copie des préceptes gnostiques du neter à
l’unique œil vert : Hor ou Horus, le porteur de lumière égyptien.
Rien de nouveau sous le soleil, les Hébreux ont, eux, également recyclé ce
qui existait déjà. C’est pourquoi les différents textes bibliques, le
pentateuque et les évangiles canoniques ne pourront jamais être considérés
comme des vérités historiques, ou des références théologiques indiscutables.
Malgré tout, même altérée, la littérature sacrée recèle
encore des trésors initiatiques sur lesquels il serait bon de se pencher, parce
que le syncrétisme théosophique, que l´on retrouve dans les textes des
différentes cultures civilisationnelles, suggère irrémédiablement une origine
commune, une sorte de tradition primordiale comme aimait le définir René
Guénon.
Ceci dit, revenons aux vers de la table d’émeraude.
~
Dans ces vers, ce qui frappe de prime abord notre
attention est le principe totalement novateur qu’une Force (« le Verbe » dans
le prologue de Saint-Jean) serait lié à la création du monde, à l’action du
Soleil (symbole de la Lumière) et à la médiation de l’unité. Cette conception
ancestrale de la genèse matérielle est curieusement très proche de la
déclaration que fit Max Planck, prix Nobel de physique en 1919, Max Planck : « Toute matière n’existe qu’en vertu d’une
Force qui fait vibrer les particules et maintient ce minuscule système solaire
de l’atome. Nous devons assumer derrière cette Force l’existence d’une
conscience et d’un Esprit intelligent. Cet Esprit est la matrice de toute
matière ». On ne peut qu’être sidérés par la connaissance des anciens, à
savoir qu´ils avaient déjà compris ce que les hommes du XXème siècle
commençaient à peine de découvrir. Et ne nous méprenons pas, c’est bel et bien
l’existence de Dieu qui est suggéré par cette sommité de la communauté
scientifique. La réalité de champs inaccessibles, indescriptibles et
incommensurables ne peut plus être regardée comme l’artifice de films de
science-fiction* ou comme les divagations des maîtres de sagesse venus
d’orient. Après de longs siècles d’ineptie religieuse, la science adogmatique
et la culture populaire peuvent enfin se réconcilier sur le terrain de la
spiritualité.
Grâce à ces révélations sur la Force, qui assimile la
création à la volonté d’une conscience intelligente ou d’un démiurge, les 12 vers de la table d’émeraude
guident la conscience de chacun sur la primauté et l’exactitude de la vision
des disciples d’Hermès. Là où nos pairs se limitent à une science des
effets : matérielle, nos ancêtres surpassaient déjà le monde intelligible
et se concentraient directement sur la cause de la manifestation :
spirituelle, en dehors du temps et de l’espace.
* Dès que
l’idée d’une force est mentionnée, notre génération pense automatiquement aux
films de Georges Lucas, sans se douter que la description de la Force faite par
maître Yoda à son jeune apprenti en ces termes : « Mon allié
est la Force et c'est un allié puissant. La vie la crée, la fait croître, son
énergie nous entoure et nous lie. Nous sommes des êtres lumineux, pas de cette
matière brute. Tu dois sentir la Force autour de toi, entre toi, moi, l'arbre,
le rocher, partout », est en
tout point similaire avec celle de la tradition des mages. Maîtriser la
Force, c´est accéder, comme
vous l´avez deviné, au rang de chevalier...